Samedi 25 avril - [UNE SEMAINE, UN DÉFI]

Défi #6 : Fenêtres ...

Chaque semaine durant le confinement, le musée vous propose de participer à un défi qui fera appel à vos sens artistiques !

Envoyez nous vos réalisations par messageries facebook, instagram ou à musee@ville-roanne.fr ! Nous partagerons vos créations sur la page Facebook du musée !

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Défi 1 : Depuis ma fenêtre !

En lien avec les médiathèques de Roanne, nous vous proposons de rejoindre le #depuismafenêtre.

Afin de témoigner de la vie au ralenti de nos villes et villages en ce temps de confinement vous êtes invités, habitants de Roanne et de la région, à nous envoyer une photo de ce que vous voyez depuis votre fenêtre.

À vos objectifs !

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Défi 2 : À la manière des peintres ...

Dessinez ou peignez, à la manière d’Othon Friesz, la vue réelle ou imagée de votre fenêtre ! Imaginez la mer ou la montagne, saisissez la campagne ou bien la ville…  et essayez-vous à l’exercice périlleux de la perspective !

Fenêtre sur le port de Honfleur, huile sur toile, 1945, Othon Friesz

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Othon Friesz

Né en 1879, Othon Friesz est, avec Georges Braque et Raoul Dufy, l’élève de Charles Lhuillier à l’École municipale des beaux-arts du Havre. Une bourse lui permet d’entrer à l’École des beaux-arts de Paris en 1897, mais il préfère se former en fréquentant le musée du Louvre. D’abord influencé par les impressionnistes, puis par Vincent van Gogh et Paul Gauguin, quelques-unes de ses toiles sont exposées au Salon d'automne de 1905, avec des œuvres d'Henri Matisse et Henri Manguin. C’est le début du fauvisme, dont il va devenir l’un des représentants. Friesz poursuit ensuite un naturalisme influencé par Cézanne et réalise des paysages, des natures mortes et des marines plus traditionnels, tout en conservant de sa période fauve l’énergie du trait et le goût affirmé pour la couleur et les contrastes forts. En 1912, il ouvre son premier atelier en Normandie. En 1937, il réalise la décoration du palais de Chaillot avec Raoul Dufy. Outre ses peintures, il produit un grand nombre de dessins, de gravures et de lithographies.

Fenêtre sur le port de Honfleur

Thème peu employé dans son œuvre, la fenêtre apparaît cependant dans  quelques portraits ou natures mortes. En 1945, le peintre revient à Honfleur. Il y peindra de manière abondante beaucoup de paysages et de marines. Ce tableau est l’unique document où il situe le lieu du point de vue ; cette fenêtre qui s’ouvre sur les bruits et les odeurs du port est en effet un lieu de travail célèbre dans la petite ville ; Il s’agit du quai de l’auberge du cheval blanc où dès 1865 Monet louait une chambre. Othon Friesz représente la fenêtre ouverte en peignant délibérément les battants ouverts ; ceci permet au spectateur de prendre la place du peintre et de voir ce que lui-même a observé. Le  peintre se soucie peu de donner de la perspective, le 1er plan (le quai) est représenté de biais pour donner un peu de dynamisme, mais le paysage au loin est représenté de manière simple, sans ligne de fuite : on aperçoit au-dessus du quai et des maisons, une montagne et la végétation, et encore au-dessus un ciel chargé de nuages. La touche du peintre exprime un geste très rapide : les aplats de couleurs sont brossés à grands zig-zag sous la fenêtre en vert  ou dans le reflet de la vitre  de gauche en bleu. Le cadre de la fenêtre est travaillé de la même manière empâtée et étirée sans trop respecter les contours.   Les couleurs claires restituent une atmosphère assez fraîche : tonalité assez pâle de vert amande, orangé-saumon, et une dominante de bleu et de vert, qui donne cet  aspect plutôt froid. Toutefois des touches lumineuses de jaune dans la vitre de droite indique la présence du soleil. On retrouve la trace du geste dans les voiles des bateaux, les nuages, geste très libre qui donne une certaine vibration au tableau comme pour signaler la présence du vent  et donc du mouvement. Le mouvement est aussi amené par ces petits personnages quasi invisibles du 1er plan. On peut même imaginer les activités sur le port, les bruits…

Le thème de la fenêtre dans l'histoire de l'Art

Le thème de la fenêtre  apparaît  très tôt, dès la mise en place de la perspective par Alberti en 1435 mais très fréquent et « à la mode » au début du XXe siècle, (repris chez les fauves tels Marquet, Camoin, Manguin. Les vues plongent sur l’extérieur, l’artiste de son atelier domine le sujet,  le paysage devient motif décoratif. Souvent le 1er plan est donné par l’encadrement de la fenêtre, le paysage est étagé comme un mille feuilles. L’espace même du tableau, espace clos, est interrogé, intérieur et extérieur se confondent dans un espace unique.